OSTRACISME ET HARCÈLEMENT
CHEZ LES JEUNES |
ANIMATION -
INTERVENTION
PROBLÉMATIQUES
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Bienvenue dans le monde
de l'intervention et de l'animation vu sous l'angle de la
psychoéducation.
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Les quatre textes
précédents ont été
intégrés à cette page étant
donné leur lien direct avec le texte qui suit.
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"La
seule obligation que l'on a dans la vie, c'est de ne pas laisser
les gens en plus mauvais état que lorsqu'on les a
rencontrés, c'est-à-dire, de s'assurer que le
fait de nous avoir connu ne les a pas diminués, mais les a
grandis."
Nancy Friedman |
OSTRACISME
ET HARCÈLEMENT CHEZ LES JEUNES
On entend régulièrement dire que les enfants savent être particulièrement méchant avec leurs pairs. Il suffit d'être le moindrement en contact avec un groupe d'enfant pour observer la discrimination pouvant exister au sein de ce groupe. J'ai été à même de le constater entre des jeunes enfants de 3-4 ans en Centre de la petite enfance (garderie). Est-ce dire que la discrimination et la méchanceté est en nous dès notre naissance? Bien sûr que non, on ne naît pas avec le besoin de discriminer ou d'être méchant avec nos pairs, cependant, on l'apprend très rapidement en observant les plus grands… Plusieurs espèces, tels les loups, utilisent une forme de hiérarchie non pas pour abuser de leurs semblables mais bien pour la survie de l'espèce. L'homme dans sa quête d'estime de soi semble avoir inventé le bouc émissaire (le mouton noir, le rejet ou le souffre-douleur). Tant qu'à ne pouvoir vraiment s'illustrer, à ne pouvoir accomplir un exploit quelle belle invention que de rabaisser son prochain afin d'avoir l'air plus fin, plus intelligent, plus beau, plus fort… En fait, certains ont tellement peur d'avoir l'air " idiot " qu'ils ridiculisent leurs pairs pour rehausser leur image. Cela n'augmente pas l'estime de soi de façon intrinsèque mais l'illusion fonctionne généralement bien avec l'entourage. Puis, ceux et celles qui ne sont pas dupes, qui ont l'œil pour les faussaires, eux, se gardent bien de dénoncer le subterfuge afin d'éviter de goûter à leur tour à ce plat qui laisse un arrière goût bien douteux. La différence dénigrée Celui-là a un nez plus gros, celui-ci a un nez plus petit, en voilà un avec un nez croche. Celui-là bégaie, celui-ci a les yeux croches, en voilà une avec les cheveux roux. Celui-ci est trop petit tant qu'à l'autre, il est trop grand. Et regardez celle-ci, elle est bien maigrichonne à côté de celui qui est obèse. Avez-vous vu les taches de rousseur de celle-là? Celui-là c'est une tapette, un fif, avez-vous vu comment il parle. Celle-là, elle veut être la chouchou du prof, c'est pour ça qu'elle a des bonnes notes . Pendant tout ce temps, nous les adultes que faisons-nous? Avons-nous oublié notre rôle d'éducateur? Pourquoi acceptons-nous que certains écrasent leurs pairs? Avons-nous abdiqué? Nous avons tous, un jour, vécu le rôle du bouc émissaire. Rappelons-nous de la douleur ressentie. Et maintenant, imaginé cette douleur en permanence parce qu'à chaque jour un de vos pairs se sert de votre petit travers pour rehausser son estime de soi. Imaginez un instant qu'il n'est pas le seul, en fait ils sont plusieurs qui, à chaque jours et durant plusieurs années, vous ridiculisent. Comment réagiriez-vous? Exploseriez-vous? De quelle façons? Puis un jour... Cela faisait plusieurs semaines que je pensais à cette problématique sans trop savoir comment l'aborder afin de ne pas me répéter. Puis, deux lettres ouverte dans le journal La Presse, l'une de Mme Marie-Danielle Lemieux, psychopédagogue et conseillère pédagogique. Son texte intitulée " Les mots qui tuent " cerne très bien le fond de ma pensée. Elle semble arriver à la même conclusion que moi, nous évacuons nos douleurs sur les autres, les adultes n'interviennent plus assez et pendant ce temps-là des jeunes souffrent et certains éclatent. Et lorsqu'ils éclatent on les accusent de tous les maux sans égard à la douleur qu'ils ont vécus comme le dit si bien l'auteur de la seconde lettre ouverte, M. Carl Langlois. Et quelquefois c'est le drame car une infime partie de ceux qui éclatent en viennent à commettre des gestes irréparables. Mais où étions-nous donc les adultes pendant qu'ils souffraient en silence, en geste ou en paroles. Avions-nous oublié notre rôle d'éducateur? Pourquoi acceptons-nous que des jeunes souffrent au point d'en arriver à commettre de tels gestes? Avons-nous abdiqués? Stéphane Vincelette, Intervenant jeunesse Vous avez le droit de réagir à ce commentaire: (et j'espère que vous le ferez): À LIRE
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PEUR DANS LA COUR D'ÉCOLE (Octobre 2001) Tuerie à l'école californienne Santana Chronique d'une intention annoncée André Pratte La Presse ( mercredi le 7 mars 2001) Andy Williams, 15 ans, avait dit à ses amis qu'il apporterait une arme à l'école. Ils ne l'ont pas cru. Lundi matin, Andy a sorti un revolver de son sac à dos et tué deux élèves. Sur ce plan comme sur plusieurs autres, la tuerie de l'école Santana, à Santee (sud de la Californie) ressemble à s'y méprendre aux précédentes tragédies scolaires qui ont bouleversé les États-Unis. "Dans tous les cas, les intentions violentes (du tueur) avaient été communiquées à des camarades, souligne la psychologue Stephanie Verlinden, qui a analysé en détail une dizaine de ces tueries. Dans tous les cas, les camarades n'ont pas rapporté ces propos, et ni eux ni les parents ni les professionnels de l'école n'ont pris les menaces au sérieux." Oeuvrant dans les écoles depuis 25 ans, d'abord à titre d'enseignante puis de psychologue, Stephanie Verlinden vient de terminer une thèse de doctorat sur les facteurs risquant de mener à une fusillade en milieu scolaire.(1) Mme Verlinden n'était pas disponible pour répondre aux questions de " La Presse " hier, mais la lecture de son étude suffit à provoquer un malaise certain. Car il y a, de toute évidence, plusieurs traits communs dans les circonstances qui ont mené des adolescents à tuer là où ils sont censés apprendre. Des traits qui sautent aux yeux, si bien qu'on se demande comment il se fait qu'encore aujourd'hui, après au moins une douzaine d'incidents du genre, on soit incapable de les prévenir. "Il est très tentant, au lendemain d'un événement aussi tragique qu'une fusillade dans une école, de dire que les gens auraient dû la voir venir, écrit Mme Verlinden, chercheuse à l'Université Pacific, en Oregon. Alors que les vies troublées des assaillants et leur passé de comportements violents sont dévoilés, plusieurs estiment que ces agressions auraient pu être prédites. C'est faire preuve de trop de confiance. Beaucoup de jeunes manifestent des facteurs de risque à un moment ou un autre. Il n'existe pas de formule précise indiquant combien il faut de facteurs ou lesquels sont les plus importants pour déterminer si un jeune en particulier va devenir violent." Autrement dit, prévenir la violence n'est pas aussi facile que ça en a l'air. Reste que dans les 10 incidents étudiés par la psychologue, de celui de Moose Lake (Washington), qui a fait trois morts en 1996, à celui de Littleton (Colorado) qui en a fait 15 en 1999, les jeunes assassins avaient fait part de leurs intentions, souvent à plusieurs reprises. Dans tous les cas, aussi, l'attentat avait été soigneusement planifié. Les jeunes meurtriers ont toujours eu facilement accès à des armes à feu. C'est encore le cas d'Andy Williams, qui aurait pris chez lui le revolver de calibre 22 qu'il a utilisé. Lundi soir, la police a trouvé sept autres armes dans la résidence familiale. Dans les 10 affaires analysées par la psychologue, chacun des jeunes accusés, sauf un, avait souvent fait preuve d'agressivité dans le passé. Et tous avaient tendance à blâmer les autres pour leurs problèmes. Rejetés Les agresseurs étaient généralement des jeunes mal à l'aise en société. Ils se sentaient rejetés, persécutés, et de fait, étaient souvent ridiculisés par les autres élèves. L'un parce qu'il était trop petit (c'était aussi le cas d'Andy Williams), l'autre parce qu'il était trop gros, un autre encore parce qu'il était "attardé". Les tireurs manifestaient depuis longtemps un grand intérêt pour la violence et les armes, que ce soit à travers les films, la musique, les jeux vidéo, ou même l'histoire (Hitler). Dans huit cas sur 10, les parents ne semblaient pas encadrer suffisamment leur adolescent. On a trouvé des armes bien en vue dans la chambre de quatre des jeunes tueurs. Enfin, les tireurs étaient souvent décrits comme colériques. "Je ne suis pas fou, je suis en colère. Les gens comme moi sont maltraités chaque jour. Je fais cela pour montrer à la société que s'ils nous bousculent, nous allons les bousculer à notre tour", a écrit à un copain Luke Woodham, 16 ans, avant de tuer deux élèves de l'école secondaire de Pearl, au Mississippi, en 1997. Cette semaine, un policier du comté de San Diego a qualifié Andy Williams de "jeune homme en colère". Prévenir la violence à l'école n'est pas simple, mais selon Stephanie Verlinden, "l'évaluation du risque sera plus efficace dans un climat où les adolescents se sentent en sécurité et en confiance lorsqu'ils partagent l'information qu'ils possèdent au sujet de menaces de violence". Il y a deux ans, l'Association psychologique américaine a lancé une vaste campagne de sensibilisation auprès des adolescents, baptisée Warning Signs. Un dépliant distribué aux élèves des écoles secondaires leur montre comment reconnaître les signes annonciateurs d'un comportement violent chez un de leurs camarades, et les incite à avertir quelqu'un qu'ils respectent et en qui ils ont confiance. L'Ordre des psychologues du Québec et l'Association des psychologues scolaires souhaitent mettre sur pied un programme similaire ici. "Nous voulons trouver le message qui est le plus susceptible de rejoindre nos jeunes", a expliqué hier à La Presse la présidente de l'Ordre, Rose-Marie Charest. Les mots, les images seront peut-être différents, mais l'idée de base sera la même: "Le message qui est lancé aux jeunes, c'est: Parlez-en à un adulte aussitôt que vous le pouvez, ne restez pas seul avec ça." (1) Verlinden, S., Hersen, M. & Thomas, J. "Risk factors in school shootings", Clinical Psychology Review, vol. 20, no. 1, janvier 2000. LES MOTS QUI TUENT PAR MARIE-DANIELLE LEMIEUX (Lettre ouverte dans La Presse du 11 mars 2001) Psychopédagogue et conseillère pédagogique à la Commission scolaire de Laval, l'auteure sera conférencière au congrès international de l'AQETA (Association québécoise pour les enfants souffrant de troubles d'apprentissage), les 22-23 mars prochains. Elle s'appelle Burina. Déjà un pronom pas facile à porter. Elle a 13 ans, bientôt 14. À l'école, depuis la maternelle, c'est d'elle que l'on se moque. Celle de qui l'on rit, celle que l'on ne choisit jamais quand vient le temps de former des équipes. " J'ai tellement hâte qu'elle ait 16 ans pour ne plus être obligée de l'envoyer a l'école ", m'a dit sa mère. Pourtant, ce n'est pas son accent. Burina est née au Québec. Mais elle est différente. Plus grande, plus grosse que la moyenne. Quand on demande à ses camarades pourquoi, ils répondent qu'ils ne savent pas, que c'est comme ca. Aujourd'hui comme hier, dans toutes les clas-ses, il y a des élèves qui se donnent le droit d'en rejeter d'autres. Mais le phénomène a pris de l'ampleur. Autrefois un élève était la risée, aujourd'hui ils sont deux, trois ou quatre par classe. Est-ce qu'on se venge de nos douleurs en faisant souffrir les autres ? Jour après jour, des enfants sont ignorés, blessés parfois même frappés. Alors que des adultes organisent des congrès et des colloques sur l'estime de soi et qualifient son rôle comme primordial dans le développement des enfants, des jeunes de tous âges, en dénigrent, engueulent, et accablent d'autres de leur hargne. " C'est lui le responsable, il provoque le rejet ", affirmait un directeur d'école dernièrement. En fait, on ne veut pas voir. Pas voir, parce qu'on serait obligé de faire quelque chose! Mais quoi ? Alors on leur dit: " Ne t'en occupes pas, ignore-le ", pas facile quand c'est toute la classe que tu as sur le dos, réplique Catherine. Les filtres moraux Nous vivons dans une société qui a évacué ses filtres moraux. Il n'y a plus de références, plus de balises. On a perdu le sens des valeurs en tirant l'Église par-dessus bord. La dignité d'un être humain ? Connais pas. L'autorité, c'est quoi cela ? " C'est juste pour rire", assure Jonathan. " C'est drôle! " Drôle comme ces humoristes qui se bidonnent et rient à gorge déployée des travers des pauvres gens. Moi qui croyais que le rire était fait pour enlever la douleur, pas pour la donner ! Pourtant qui ne se souvient de la médiatisation de " L'Affaire Pinard " ? Comme Burina, il a été victime des autres élèves : le " fif, la tapette ". À l'époque, dit-il, je ne savais même pas ce que ca voulait dire. Mais un jour, comme Bu-rina, il en a eu assez et il a frappé. " Je n'en pouvais plus de me faire traiter ainsi. " Diminués, blessés, ils ont évacué le trop-plein de détresse, de frustration et de douleur accumulées. On en vient à hurler sa rage. Comme ce jeune Ontarien de 15 ans, souffre-douleur, qui a sorti son couteau et poignardé quatre élèves l'an passé. Parce que les paroles font mal. " Ça fait plus mal qu'un coup de poing ", affirme Burina. Le respect Alors que toutes les écoles affichent dans leur code de vie le terme RESPECT, on n'a jamais assisté à autant de violence, d'ostracisme, de tyrannie et de mépris. Si on cessait d'utiliser le terme et qu'on le rendait plus opérationnel ? Des exemples, des règlements incontournables, des conséquences appliquées à la lettre. De beaux principes, c'est flou et très souvent inapplicable. Le manque de respect n'est pas acceptable. Ne doit plus l'être. Il s'y cache trop de souffrance. Burina a souffert, souffre encore des sarcasmes de ses camarades et pourtant c'est elle qui a du quitter l'école. Phénomène de société ? Triste parodie de la vague d'humoristes qui déferlent sur le Québec ? Je ne sais pas, mais ce que je sais, c'est que quand on pratique l'ostracisme en si bas âge, c'est que l'on trouve autour de soi des modèles pour nous l'inculquer. Vous avez le droit de réagir à ce commentaire: (et j'espère que vous le ferez): LES VRAIS LÂCHES Par CARL LANGLOIS (Lettre ouverte, La Presse, 18 mars 2001) Après avoir lu texte d'André Pratte sur l'étude de Mme Stéphanie Verlinden, relativement à la tuerie de Santana, j'aimerais ajouter un élément bien souvent oublié par les " penseurs " de notre société. Le harcèlement constant dont faisait l'objet Andy Williams et la négligence de la direction ou des professeurs en regard de ces attaques mesquines ont également mené à cette tuerie. J'ai moi-même vécu ce type de problème lorsque j'étais au secondaire et je peux vous assurer que le fait de le vivre sur une longue période vous détruit à petit feu. Être à tout moment mis tête première dans une poubelle ou enfermé dans un casier vous humilie devant tout le monde et, à cet âge, vous n'avez aucune défense contre le mal qui vous ronge. Vous faire traiter comme si vous n'étiez absolument rien alors que tout ce que vous désirez c'est de vous amuser et étudier comme tout le monde, vous enlève le peu de confiance que vous avez en vous-même et vous empêche de faire des choses simples parce que vous ne croyez pas pouvoir les accomplir. Recevoir des baffes seulement parce que vous êtes plus petit et que vous ne pouvez vous défendre vous déstabilise mentalement puisque vous ne savez plus quoi faire pour ne plus en recevoir, et le pire dans toutes ces charges c'est que même les gens que vous considériez comme vos amis ne vous défendent pas mais abusent aussi de vous. À cet âge, alors que vous devriez apprendre et découvrir la vie, vous ne cherchez qu'à l'éviter puisque pleine de malheurs et d'horreur... vous êtes seul et personne ne cherche à vous comprendre ou à vous donner une main, une oreille pour laisser sortir les frustrations. Les conséquences Vous cherchez une échappatoire. Vous vous isolez de tous. La bibliothèque de l'école peut devenir votre cachette mais encore là, tous peuvent venir vous y surprendre. Vous pensez constamment au suicide ou à tuer ceux qui vous font suer. À la maison, la télévision vous permet d'oublier... les jeux vidéo aussi et avec toutes les connotations violentes qu'ils contiennent. Au moment de dormir, des questions vous tournent dans la tête; qu'est-ce qui vas m'arriver demain ? Des images de tout ce qui vous a été fait ou de tout ce qui pourrait être fait ne cessent de vous hanter. L'insomnie est votre pire ennemie. Comment croyez-vous qu'a pu se sentir ce jeune de Cornwall dont j'oublie le nom lorsqu'il a été mis en prison pour avoir évacué ses frustrations par écrit ? Il avait trouvé une échappatoire pour ses problèmes... mais vous connaissez la suite. Par chance des écrivains sont venus à sa rescousse. Pas pour les bonnes raisons, mais au moins il a eu un certain soutien pour sa liberté d'expression. Je ne sais pas encore comment j'ai eu le courage de passer à travers toutes ces années, mais je sais une chose, c'est que ce ne sont pas tous les adolescents qui peuvent le faire. Il y a dans chaque école d'Amérique du Nord des suicides, des décrocheurs et des tueurs comme le jeune Andy. L'étude de Mme Verlinden apporte des ouvertures pour cibler plus facilement les personnes violentes ou qui pourraient faire un geste extrême. Je crois que c'est bien mais que ce n'est pas assez. Et lorsque j'entends le président des États-Unis déclarer que le jeune Andy a fait preuve de lâcheté je me sens mal. Mal parce que les vrais lâches sont ceux qui lui ont fait subir des traitements qui ont pu le mener à cet acte. Et personne ne leur fera comprendre qu'ils ont agressé, au même titre qu'un mari violent, une personne faible et probablement plus sensible que les autres. Je ne veux pas excuser son acte, car tuer des gens est un geste horrible. Toutefois, si Andy avait eu du soutien, si les professeurs lui avaient témoigné un peu d'aide ou d'attention ou juste vu que le jeune était le souffre-douleur, ils auraient peut-être pu parler avec lui et le soutenir pour éviter ce malheureux évènement. Expliquez-moi pourquoi une victime continuelle d'actes violents, autant psychologiques que verbaux, doit prendre tout le blâme pour les autres. Ces jeunes vivent le même problème que les femmes battues. Il est normal que, si personne ne leur offre un peu d'aide, ils se révoltent contre leurs souffrances. Il faut trouver un moyen de leur donner du support. De cette façon nous réussirons peut-être à éviter d'autres tueries comme celle de Santana. Pour le mieux-être de notre société. Vous avez le droit de réagir à ce commentaire: (et j'espère que vous le ferez): HARCÈLEMENT À L'ÉCOLE : TOLÉRANCE ZÉRO HÉLÈNE LEJEUNE (Cette lettre ouverte a été publié dans La Presse du 18 mars 2001) Récemment, c'était la semaine de relâche pour plusieurs d'entre nous. Une semaine ou le rapprochement avec nos enfants était enfin possible sans que l'on ait à se soucier de la dinde à réserver ou des tourtières à rouler. Une semaine avec mes ados de 12 et 14 ans. Le matin je ne change pas mes habitudes. Je lis La Presse. Une autre tuerie dans une école américaine. Un jeune de 15 ans calme et doux. Cela m'a ramené en arrière. L'an dernier, à l'école de mes ados où l'on accueille la 6e année, de même que les première et deuxième secondaires, donc des jeunes de 11 à 16 ans, mon fils débutait sa première secondaire. L'année précédente, il avait remporté le prix de 6e année pour être arrivé premier de classe. Mon fils est un gars très drôle, extraverti mais gêné à la fois, artiste dans l'âme, pianiste, il joue au tennis régulièrement, fait du ski a l'occasion et paraît très bien. L'année dernière, il avait des amis qui, du jour au lendemain, ont décidé de mettre fin à leur amitié. Je le vois arriver chez moi le soir en pleurant avec la rage au coeur de s'être fait traiter ainsi. Je ne pouvais rien faire à part l'écouter et le consoler dans sa peine. Les semaines ont passé. Mon fils a continué de se faire harceler, traiter de petit français parce qu'il parle un français impeccable, voler ses lunettes, sans compter le non- verbal dans la classe quand le professeur avait le dos tourné. Puis, un jour, j'ai dit à mon fils : " Dis-leur qu'on va les poursuivre en cour pour atteinte à ta réputation s'ils continuent de te harceler. " Mais un policier venu expliquer quelques points de loi aux jeunes s'est fait poser la question suivante par celui qui harcelait le plus mon fils : " Est-ce que je pourrais me faire poursuivre si je traite quelqu'un de tapette ? " Le policier a répondu non. J'étais estomaquée. Intervention J'ai rencontre le directeur de l'école, qui m'a appuyée. J'ai expliqué au directeur que mon fils endurait depuis des mois le harcèlement des autres garçons et que de se faire traiter de " tapette " venait de faire sauter pour moi le couvercle de la marmite. Le directeur m'a donne raison. Les deux jeunes ont été rencontrés et les faits leur ont été expliqués clairement. S'ils continuaient de harceler et traiter de " tapette " mon fils, ils seraient emmenés au poste de police et leurs parents seraient mis au courant sur-le-champ. Les deux ados ont pleuré et je n'ai plus jamais entendu parler de harcèlement. Tolérance zéro. Du moins dans mon quartier. Vous avez le droit de réagir à ce commentaire: (et j'espère que vous le ferez): |
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