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J'ai
donné mon intelligence à réparer.
Maintenant, je marche à l'affectivité. Il faut
que je fasse attention surtout si par malheur, je rencontre un type
avec une intelligence toute neuve et qui a donné son
affectivité à réviser.
Le salaud, il va me faire n'importe quoi, ça me fait
drôlement peur, j'en ai des sensations dans les doigts de
pieds.
Tiens une intelligence qui passe. Heureusement, elle ne m'a pas vue.
C'est la pire, c'est une intelligence d'idées. C'est froid,
c'est dur sans bavures. On dirait du marbre, de la glace noire. Comme
un vide, il ne faut jamais se regarder dedans sans des lunettes
diplômées, sinon on peut rester aveugle. C'est
dangereux.
Oh! Une affectivité isolée. Comme elle est
attirante. Pourvu qu'elle me voit... Ah! mais elle n'a pas de corps.
C'est bien ma veine. Encore une occasion manquée. Dans le
fond si on pouvait parker les intelligences isolées, elles
pourraient se bouffer entre elles, et puis, on pourrait se rencontrer,
entre affectivités et puis...
Dites donc vous, vous avez bientôt fini de penser
à cette vitesse, et puis avec des idées en plus,
vous savez bien que c'est interdit quand on a donné son
intelligence à réparer. Vous me ferez dix jours
de miroir et ne pleurez pas comme ça enfin, ça ne
peut qu'aggraver votre cas.
Faîtes donc confiance à votre corps, et n'essayez
plus de penser. Allons sensationnez, et n'y revenez pas.
(N.M. Journal étudiant psychologie UQTR 1997)
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