TRUCS ET TECHNIQUES EN
INTERVENTION
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ANIMATION INTERVENTION
Bienvenue dans le monde de l'intervention et de l'animation vu sous l'angle de la psychoéducation.






RÉPONDEZ À NOS SONDAGES:
L'INTERVENANT
Être intervenant c'est reconnaître ses compétences, accepter ses faiblesses et consentir à être supporté. C'est également avoir la capacité réelle de travailler en équipe, d'avoir la capacité de se remettre en question, de faire part adéquatement de ses commentaires à ses pairs.

Éduquer c'est partager notre amour de la vie, c'est influencer positivement. C'est également savoir profiter pleinement des beaux et bons moments et accepter les moments plus difficiles sans se laisser décourager. Il faut donc être pro-actif dans la recherche de solutions. Pour vraiment éduquer, il faut être un agent dynamique dans le développement des jeunes. Il faut établir une relation de respect, des liens de confiance et établir une complicité sans pour autant se considérer comme un ami. En fait, il faut devenir une personne significative pour ce jeune. Pour éduquer, il faut être en mesure de s'ajuster lorsque nécessaire, avoir la capacité de réviser nos pensées, nos attitudes, nos gestes; être en évolution. Pour éduquer il faut accepter d'être un modèle...imparfait. On ne peut éduquer sans être conscient de nos valeurs et des attitudes qu'on laisse «transpirer».

Un intervenant c'est une personne significative, un accompagnateur, un motivateur, un négociateur, un médiateur, une personne ressource, un conseiller, un superviseur, un responsable de milieu, un aidant, un éducateur, un mobilisateur, un animateur... et sûrement encore beaucoup plus.


LES DIX COMMANDEMENTS D'UN BON INTERVENANT:
1. Soyez vous-mêmes     2. Soyez ferme            3. Soyez consistant      
4. Soyez juste            5. Soyez souple            6. Intéressez-vous à ce qu'ils font
7. Écoutez-les             8. Laissez-les vivre       9. Donnez-leur du vrai temps
10. Dites-leur que vous les aimez, les appréciez.

Référence: Revue Coup de pouce

UNE PERSONNE SIGNIFICATIVE
Essayez de vous souvenir d'une personne qui a été importante dans votre vie. Qu'est-ce qui a fait d'elle une personne que vous appréciez?

Une personne devient significative pour plusieurs raisons. J'ai fait ce petit exercice avec plusieurs groupes. Voici les réponses, sous la forme d'un portrait robot, que ces personnes m'ont transmises: C'est une personne qui me donne du vrai temps, de l'attention de l'intérêt, de l'affection. C'est une personne qui est capable de me parler d'elle, de ses sentiments. Elle est patiente, compréhensive, directe et disponible quand j'en ai besoin. Elle s'implique dans les activités, elle n'est pas juste là pour nous regarder jouer. Elle me laisse parler et m'écoute vraiment. Elle s'adapte et me parle à mon niveau. C'est une personne qui a le sens de l'humour. Elle récompense mes efforts, m'encourage et souligne mes bons coups. Et lorsqu'elle doit intervenir parce que je "déraille" un peu, elle attend le moment propice et elle est originale dans sa façon de me ramener sur les "rails". Elle n'est pas là pour me juger mais m'accompagner, me faire grandir.


L'INTERVENTION:
A) LA MÉTHODE: SUGGÉRER (INFORMER-OFFRIR) - DEMANDER - EXIGER

1- SUGGÉRER (INFORMER-OFFRIR): Dans un premier temps, on suggère nos attentes au jeune. Ici, il y a place à la discussion, on n'est pas restreint par un delai rigide (il faut donc se prendre à l'avance). Exemple:

Martin, il est vingt heure, il serait peut-être temps de ramasser tes jouets et de te préparer pour la nuit, qu'en dis-tu? (On suggère à Martin qu'il est temps d'aller se coucher. Martin devrait répondre à cette suggestion en disant qu'il le fait maintenant ou en proposant un certain délai. Alors sa mère pourra ou non accepter la réponse de Martin ou encore faire un compromis en lui laissant tout de même quelques minutes pour qu'il s'active de lui-même.).

2- DEMANDER: À cette étape, il s'agit d'être clair au niveau de nos attentes envers le jeune Martin.

EXEMPLE: Martin, il est vingt heure quinze et tes jouets ne sont pas ramassés. Je te demande de les ramasser maintenant et d'aller te préparer pour la nuit. (Ici encore Martin peut faire part de ses sentiments, de ses intentions et sa mère acceptera ou non sa réponse. Par contre, la place à négocier est beaucoup plus restreinte.).

3- EXIGER: À cette étape l'exigence doit être claire, il n'y a pas de place à la négociation ou à toutes autres demandes. On entre dans une étape beaucoup plus coercitive.

Exemple: Martin, nous avions une entente et tu ne la respectes pas. Il est vingt heure vingt-cinq et tes jouets ne sont toujours pas ramassés. Tu le fais maintenant et rapidement. Tu te prépares par la suite pour la nuit. Je veux te voir dans ton lit dans cinq minutes. (Martin pourrais à ce moment demander de prendre un verre de jus. Sa mère pourrait alors lui répondre qu'il est trop tard et qu'il devra se contenter d'un verre d'eau en se préparant pour la nuit.). Si le délai n'est pas respecté, une conséquence serait alors appliquée: Martin, demain tu ramasseras tes jouets à dix-neuf heure trente et tu devra être dans ton lit à vingt heure quinze. (Il ne s'agit pas d'être sévère ou fâché mais simplement d'être calme et ferme dans la demande et l'exigeance. La conséquence n'a pas besoin d'être grande mais bien conséquente avec ce qui l'a amenée et surtout être appliquée.


LES TYPES D'INTERVENTIONS
1- L'ignorance intentionnelle ou l'attention sélective (renforcement positif)
2- L'intervention par un signal non-verbal
3- Le contrôle par la proximité ou le toucher
4- Porter une attention particulière
5- L'humour (et non la moquerie) pour dédramatiser la situation
6- Aider l'enfant dans une tâche
7- Faire prendre conscience à l'enfant du vrai sens de la situation
8- Changer d'activité ou adapter le milieu
9- L'intervention verbale directe
10- Retrait de l'enfant de l'activité
11- Arrêter physiquement l'enfant: arrêt d'agir (avec calme)... Intervention de dernier recours, requis lorsqu'il y a un danger potentiel dans le comportement de l'enfant pour lui-même ou pour les autres enfants
12- Attribution d'une responsabilité
13- Promesse ou récompense: à utiliser avec discernement car souvent inadéquatement utilisé
14- Attentes et conséquences
15- Injonction paradoxale: dire à l'enfant le contraire de ce qu'on attend de lui, à utiliser avec beaucoup de discernement
16- La confrontation positive: Qu'est-ce que tu veux vraiment dire? Qu'as-tu derrière la tête?
17- La reformulation: demander à l'enfant de redire dans ses mots ce que l'on vient de dire.
18- Tonalité de la voix: élever ou abaisser la voix
19- La réparation: réparer physiquement un objet ou "travaux communautaires"
20- Le contrat: établir sur papier les bases de l'entente que les deux parties s'acceptent et s'engagent à respecter (signez).

Référence: Inter-aide inspiré de Redl et Wineman (1957). La liste présentée ne se veut pas exhaustive, elle présente les principales techniques utilisées en intervention. Il n'en tient qu'à vous de l'enrichir de vos propres interventions.


RENFORCEMENT POSITIF:
Le renforcement positif c'est un outil d'intervention qu'on se donne afin de changer un comportement dérangeant ou tout simplement afin de renforcer un comportement adéquat. Il s'agit souvent de petites phrases simples ayant un impact à plus ou moins long terme. Attention, ce n'est pas un moyen magique d'intervention et cela peut n'avoir aucun effet sur certains enfants, même que pour une minorité, cela peut empirer les choses. Effectivement, les jeunes ayant une image fortement négative d'eux-mêmes, pourraient , suite à un renforcement positif, présenter un comportement hautement négatif afin de vous démontrer que vous avez tord. Donc, comme tout outil d'intervention, il demeure important de s'assurer qu'il est adapté au jeune avec lequel on l'utilise.

Quelques exemples de phrases:

1. Ça m'aide lorsque...
2. Je trouve cela agréable lorsque tu...
3. Ça me fait plaisir lorsque...
4. Lorsque tu fais ton ménage, la pièce est beaucoup plus belle.


LA CRISE DE VIOLENCE: ÉTAPES DE L'INTERVENTION
A- L'ESCALADE DE LA CRISE DE VIOLENCE:

1) ACTIVATION: Apparition du/des stresseurs. La personne se contrôle et perçoit des alternatives.

2) ESCALADATION: Le stress est toujours présent. Les sentiments de frustration et d'impuissance augmentent. Agitation et anxiété augmentent jusqu'à la perte de contrôle.

3) INCAPACITÉ DE FAIRE DES CHOIX: Nécessite un contrôle externe.

4) RÉCUPÉRATION: Diminution de la tension, l'intensité de l'humeur décroit également. L'individu reprend progressivement le contrôle de ses comportements.

5) LA STABILISATION: Retour du contrôle complet, sentiment de culpabilité, de remords, de honte et de gêne.


B- LE CONTINUUM VERBAL:

1) LES SIGNES PRÉCURSEURS: La personne manifeste une frustration et recherche l'attention.

2) L'ENGAGEMENT: Le niveau des questions, la personne argumente ou contredit pour résister, sarcastique. Ex.: Qui es-tu pour...; Pourquoi?; Qui est en charge ici?; Ben, voyons!

3) LE REFUS: Protestation, refus des limites.

4) VENTILATION DES ÉMOTIONS: Exprime sa colère, sa panique, son impuissance, son humiliation. Il peut offrir une excuse qui le déresponsabilise.

5) L'INTIMIDATION: Défier, tester les limites, exprime sa vulnérabilité à se contrôler, exprime une possibilité de perte de contrôle.

6) LA PERTE DE CONTRÔLE: L'étape du passage à l'acte (acting out). Comportement agressif physique (envers les objets ou les personnes).


C- LES BESOINS D'UNE PERSONNE EN CRISE:

1) Besoin de territoire (espace vital)
2) Besoin de communiquer
3) Besoin d'estime de soi
4) Besoin de sécurité
5) Besoin d'autonomie
6) Besoin d'avoir du temps à soi
7) Besoin d'identité
8) Besoin de confort
9) Besoin de compréhension


D- LES ÉTAPES DE L'INTERVENTION EN SITUATION DE CRISE:

1) Diminuer les stimuli (musique, lumière, autres personnes, etc.).
2) Établir la relation de confiance, de sécurité. Amener la personne à communiquer
3) Respecter l'espace vital et la liberté de mouvement.
4) Utiliser un ton de voix calme et posé, respectueux.
5) Identifier le comportement dérangeant, formuler l'impact de ce comportement sur vous et les autres, donner plusieurs choix et établir clairement la limite.
6) Éviter de dire des phrases dans le style de: "T'es ben agressif".
7) Éviter de dimunuer, de nier, de minimiser ce qu'il vit, de juger, se croiser les bras, taper du pied, main sur les hanches, de tourner le dos à la personne.
8) Éviter de toucher certaines zones corporelles (mains, dos, etc.).





© Tous droits réservés: Stéphane Vincelette (2000)





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